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© Charles Freger
Actualités

Identité visuelle

Saison 2024-2025

 

Collaboration avec entre Guerillagrafik x le photographe Charles Freger
pour L'Épicerie Moderne.

L’identité de L’Épicerie Moderne pour cette saison 2024/2025 prend une tournure particulière par la collaboration avec le photographe Charles Fréger. Depuis la saison dernière, nous travaillons avec le duo Guerillagrafik, cette année afin d'aller plus loin dans notre identité graphique, ces derniers ont fait le choix de travailler les nouveaux visuels à partir des photos de l'artiste Charles Fréger. 
Une identité de saison déclinée pour nos supports papiers : 3 dépliants programmes, affiches, encarts presse... et pour le web : bannières, square, visuels pour les réseaux sociaux, vidéos...

© Charles Freger


DIABLOS
Danza de los Diablos (Mexique)
Jour des Morts (1er novembre)

© Charles Freger

 

CARETAS DA PRAIA DO FORTE
Praia do Forte (Brésil)
Dernière semaine de février

© Charles Freger

TIFUÁS
République dominicaine
Tout le mois de février et à Pâques

Retrouvez ci-dessous une bio du photographe ainsi que l'explication de la série 'Cimarron'.

Photo de l'artiste Charles Freger Photo de l'artiste Charles Freger
© Charles Freger

Charles Fréger

Photographe

Depuis une vingtaine d’années, Charles Fréger a développé une œuvre dense et singulière, aux ambitions quasi encyclopédiques. Le large corpus de photographies qu’il a constitué depuis 1999 témoigne de sa quête insatiable : aller au cœur des communautés, qu’elles soient sportives, militaires, festives ou scolaires, considérer les individus qui les composent, déceler les liens, les rituels et les formes qui les unissent. Dans chacun de ces cercles, Charles Fréger s’intéresse au corps et au vêtement comme territoires ambivalents. Là se trouve alors l’image qu’il cherche. Longtemps rassemblée sous le titre générique de « Portraits photographiques et uniformes », l’œuvre s’est d’abord révélée héritière d’une certaine tradition nordique. Augmentée de performances et de vidéos, elle a évolué pour finalement atteindre une dimension fondamentalement théâtrale.

S’éloignant du portrait tel qu’il l’avait pratiqué jusqu’alors : après l’uniforme, en lien avec la communauté, il se tourne vers le costume comme véhicule d’incarnations d’un devenir-animal, végétal. Depuis 2010, il a consacré quatre livres aux mascarades : Wilder Mann, consacré au continent européen (2010-), Yokainoshima (2013-2015), situé sur l’archipel nippon, Cimarron (2014-2018) ancré dans les territoires des Amériques et enfin Aam Aastha (2019-2022), en Inde.

Parallèlement, depuis 2015, il explore une autre voie, à travers la photographie silhouettée. Il prend pour sujet les figures d’une culture visuelle commune. Parmi elles, Jeanne d’Arc et son épopée. Essentialisant la figure à ses contours, le sujet devient l’image et sa fortune historique : non plus la figure de Jeanne, mais ses représentations, ses « usages ». L’œuvre se nourrit de recherches iconographiques, mêlant délibérément l’érudit et le populaire, mêlant le médiéval et le XXIe siècle.

Charles Fréger, né en 1975, vit en Normandie, France. Ces dernières années, il a exposé au Musée d'histoire de Nantes, au Musée des confluences (Lyon), à la Fondation Armani (Milan) et aux Rencontres d'Arles. Trois ouvrages ont été publiés en 2023 : Aam Aastha, Incarnations et divinités en Inde (Thames & Hudson/Actes Sud/ Seigensha) ; La Suite Basque (L'Artière) ; Souvenirs d'Alsace (Musées de Strasbourg).

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© Charles Freger

Série 'Cimarron' 

par Charles Freger 2024

Les trois photographies sont issues de la série Cimarron (2014-2018).

Cimarron est le troisième volet d’un travail photographique entamé en 2010 par Charles Fréger et consacré aux mascarades ; après Wilder Mann (2010), dédié au continent européen, et Yokainoshima (2013-2015), localisé sur l’archipel nippon, Cimarron (2014-2018) s’ancre dans les territoires des Amériques. Dans un espace géographique s’étendant du sud des États-Unis au Brésil et comprenant quatorze pays, Charles Fréger dresse cette fois un inventaire, non exhaustif, de mascarades pratiquées principalement par les descendants d’esclaves africains, célébrant la mémoire de leurs pairs et leurs cultures singulières.

Cimarron’ : le terme revêtu par la série désigne initialement dans le monde colonial hispanique l’esclave fugitif puis donne naissance au terme de « marron », évoquant dans l’après 1848, date de l’abolition de l’esclavage, la figure héroïque de l’homme résistant à l’oppression. Derrière la multitude de traditions masquées présentées, se meuvent les fantômes d’hommes et de femmes aspirant à la liberté.

Au travers de ce corpus, se déploient de l’une à l’autre des mascarades dans lesquelles, entre masque, maquillage, costume, parures et accessoires, s’entremêlent les cultures africaines, indigènes et coloniales, prises dans le vertige d’un mouvement syncrétique pluriséculaire. La mascarade est plus que jamais ici territoire de mise en regard d’une communauté par une autre, espace où l’on rejoue, où l’on réinvente le rapport à l’oppresseur soit pour le mimer, soit pour l’inverser, toujours pour le subvertir.

Extraites à dessein du tumulte du carnaval ou festival auxquels elles appartiennent, les figures incarnées par les mascarades prennent place, monumentales et hiératiques, dans un environnement choisi par le photographe pour ses qualités picturales. Il porte son attention sur la verve esthétique qu’expriment ces silhouettes comme sur celle que recèle l’environnement urbain ou rural. Une bâche de camion d’un rose sali par la suie s’improvise toile de fond au Pintao en République dominicaine ; un tapis d’herbes hautes salue de ses mille verts le plumage bigarré du Caboclo de Pena au Brésil. Couleurs et matières entrent en résonance avec celles revêtues par la silhouette, amplifiant tel un décor de scène l’outrance, la beauté, l’altérité, l’animalité incarnées par la mascarade. Charles Fréger déplace les silhouettes comme pour mieux faire entendre la voix singulière de ces corps théâtraux rejouant chacun avec son langage les actes d’une histoire faite de domination, de souffrance et de résistance. Sur la route de Cimarron, dont l’étendue ne dit que partiellement celle de la pratique de l’esclavage, se déploient les formes d’un contre-pouvoir que la mascarade, loin de dissimuler, vient libérer.

Série 'Cimarron' en République Dominicaine

Série 'Cimarron' au Brésil

Série 'Cimarron' au Mexique